La « jacquerie » prend corps depuis ce matin dans l’agglomération de Besançon. Un tantinet optimiste, l’un des référents du blocage parlait dès 8 heures d’une mobilisation de 80 000 personnes dans l’agglomération.
Des points de blocage dans tout le département
Montbéliard, Baume-les-Dames, Quingey ou Pontarlier, les « gilets jaunes » voient rouge.

Côté forces de l’ordre, il semble que la consigne soit de la jouer « bon enfant ». Selon un gendarme en poste au rond-point de Beure : « On observe, on évalue et on rend compte »
Chez les manifestants, le son de cloche est identique. « Pas de blocage complet, nous laissons passer sans problème et les automobilistes sont cool », assure « Patoche » l’un des référents bisontins.
Nous sommes là jusqu’à Noël…mais pourquoi ?
Pour les collectifs qui ont organisé cette journée de manifestation, il n’est pas pensable de s’arrêter à une seule journée de manifestation. Ils souhaitent rester mobilisés le temps qu’il faudra pour obtenir satisfaction.

La hausse des taxes sur les carburants n’a été que la goutte d’essence pour faire déborder le réservoir d’un ras le bol considérable si l’on entend les dizaines de participants rencontrés Route de Dole, sur la zone commerciale de Châteaufarine, à École-Valentin ou au rond-point des Mercureaux.
« Emmanuel Macron n’entend pas la grogne d’une majorité de français qui n’en peuvent plus de la hausse continuelle de la fiscalité, de la baisse du pouvoir d’achat et d’une démocratie confisquée »
Ils sont fonctionnaires, retraités, chômeurs, travailleurs précaires, cadres ou chefs d’entreprise réunis sous la seule bannière symbolique du gilet jaune. Aucun mot d’ordre politique ou syndical ne vient troubler leur détermination
Une opération résolument anti-Macron

Les réactions sont unanimes. Le « président des riches » doit partir ; c’est en tout cas le leitmotiv que l’on entend au bord des routes. Magali, en fin de droits, perçoit 600€ par mois. Elle propose au président de la République « Vis ma vie »…
Au-delà de la figure présidentielle, les manifestants expriment le ras le bol d’un système français à bout de souffle et d’une haute administration très éloignée des problèmes du quotidien.
La journée n’est pas terminée et les zones commerciales de périphérie à Besançon sont désertes. Même le salon Talents et Saveurs à Micropolis peine à remplir ses allées. Pourtant, trams et bus circulent sans difficulté entre le centre-ville et Micropolis. À 12h30, manifestants et forces de l’ordre se regardent aimablement. Cela va-t-il durer ?